Sailing Mamoot

Difficile de prendre le temps d'écrire quand le paysage est si beau et la connexion si mauvaise. C'était le cas aux Shetland, où nous avons passé les dix derniers jours, entre randonnées à pied et navigation.  Les Shetland, c'est un archipel d'une centaine d'îles, qui fait aujourd'hui partie de l'Ecosse, mais il n'en a pas toujours été ainsi. Il y a 500 millions d'années, les Shetland faisaient partie d'un super continent, le "Laurentia", qui regroupait entre autres un bout d'Amérique et la Norvège. 200 millions d'années plus tard, la Norvège faisait sécession, ouvrant la mer du Nord où s'engouffraient des kilomètres de sédiments (qui ont donné naissance aux gisement de pétrole aujourd'hui exploités en mer du Nord). Puis ce fut au tour de l'océan Atlantique de s'ouvrir (il y a 60 millions d'années) laissant les Shetland isolés. Une période glacière et une fonte des glaces plus tard, l'eau monte et inonde

 Après notre pause de 10 jours à Grimsby, où le cadre chaleureux du club nautique, nos grippes et la météo nous ont retenus plus longtemps que prévu, l'envie nous démange d'avaler des milles, de tester le bateau et l'équipage. Ca tombe bien: une fenêtre météo de quelques jours avec un vent de secteur sud s'ouvre à nous, parfaite pour prendre du Nord sans tirer de bords. Nous ne manquerons pas de vent : il forcira jusqu'à un bon force 6, localement 7 dans certaines zones. Nous partons donc dimanche midi avec pour objectif de rejoindre Peterhead, la ville la plus à l'Est du Royaume-Uni, en Ecosse, mardi. La première partie du voyage est tranquille. Mamoot gambade à un rythme plutôt tranquille, toutes voiles dehors. Une demi-lune et un ciel étoilé nous offrent leur voute bienveillante la première nuit. Dans la journée du lundi, le vent forcit, Mamoot accélère en se mettant à rouler dans les vagues. Pour plus de confort, nous affalons la grand-voile et continuons so

Est-ce qu'il hiberne sous ses couches de gras et d'aluminium ?  Est-ce qu'il est allé voir ailleurs si ses fossiles y étaient ?  Est-ce qu'il en a marre d'avoir les pieds mouillés et qu'il a décidé de rejoindre la terre ferme en attendant l'été ? Rien de tout cela, même si par ces journées fraiches où la température avoisine les 0°C, la tentation d'hibernation est grande et le temps passé dans le duvet à rattraper l'énergie dépensée à lutter contre le froid l'est tout autant. Mamoot navigue depuis maintenant un peu plus d'un mois. Sa vitesse et son cap dépendent de plusieurs paramètres:  l'envie irrépressible d'aller voir au Nord la météo (très instable en hiver, et depuis 2 bonnes semaines du vent presque parfaitement orienté dans le nez. Ajoutez à cela un froid de canard et vous obtenez les ingrédients qui font pencher la balance vers le port plutôt que le large)  la forme et la motivation de son équipage (2 paires de bras vaillants

 Nous appréhendons un peu ce passage de l'estuaire de la Tamise. En bateau, la sécurité c'est le large et les grandes profondeurs. Ici c'est tout l'inverse : on passe une zone très fréquentée, tout en zig-zagant entre des bancs de sable avec du courant fort et parfois très très peu d'eau. Nous planifions minutieusement notre passage, mais avons tout de même une période de quelques heures contre le courant. Nous appuyons temporairement au moteur, peu enclins à mouiller dans ces eaux agitées par les courants de la Tamise et pouvons enfin souffler : le courant porte maintenant droit sur Harwich. "Je répète prochain arrêt Harwich, 2 journées de pauses, merci de ne pas oublier de détacher votre gilet de sauvetage et de faire sécher vos bottes. Harwich, 2 journées de pause". Derrière ses airs de gros port de commerce international, Harwich cache une petite ville drôlement sympathique. Les locaux nous conseillent et nous renseignent sur la ville. Harwich est conn

Lundi 14 mars 2022, nous quittons Roscoff avec les coffres remplis d'oignons (de Roscoff) et l'envie de changement : décision est donc prise de suivre la route des Johnnies -voir article précédent- et de traverser la Manche direction les UK. Vingt heures plus tard, après une nuit sous les étoiles à croiser des cargos lancés à vive allure, la côte britannique se dévoile. Notre destination est guidée par le vent (nous sommes au près et essayons de prendre le plus d'Est possible) et nous arrivons ainsi à Dartmouth. Remontée de la rivière, petite ville aux maisons colorées à flanc de colline et un phoque qui nous attend sur le ponton font de cette arrivée un évènement  joyeux. Escorte à notre arrivée sur les côtes britanniques Dartmouth, vu de notre ponton flottant (il n'est pas relié à la terre ferme et il faut donc gonfler l'annexe pour la rallier) Bien évidemment, notre première balade en ville comporte un tour au pub local pour notre premier Fish & Chips.   Le l