Royaume-Uni | 260 milles nautiques plus loin : l'Ecosse !

 Après notre pause de 10 jours à Grimsby, où le cadre chaleureux du club nautique, nos grippes et la météo nous ont retenus plus longtemps que prévu, l'envie nous démange d'avaler des milles, de tester le bateau et l'équipage.

Ca tombe bien: une fenêtre météo de quelques jours avec un vent de secteur sud s'ouvre à nous, parfaite pour prendre du Nord sans tirer de bords. Nous ne manquerons pas de vent : il forcira jusqu'à un bon force 6, localement 7 dans certaines zones.

Nous partons donc dimanche midi avec pour objectif de rejoindre Peterhead, la ville la plus à l'Est du Royaume-Uni, en Ecosse, mardi. La première partie du voyage est tranquille. Mamoot gambade à un rythme plutôt tranquille, toutes voiles dehors. Une demi-lune et un ciel étoilé nous offrent leur voute bienveillante la première nuit. Dans la journée du lundi, le vent forcit, Mamoot accélère en se mettant à rouler dans les vagues. Pour plus de confort, nous affalons la grand-voile et continuons sous génois seul. Mamoot galope quand même avec une moyenne de 7 nœuds et les coups de gite sont moins fréquents, ce qui permet à l'équipier de repos de ne pas se retrouver plaqué trop souvent sur la coque.  La mer est tout de même un peu croisée, et les vagues pleines d'énergie secouent Mamoot, qui circule comme sur un roller-coaster, montant et descendant les vagues, et prenant des virages soudains dans des nuages d'écume. Mais Mamoot retombe toujours sur ses pieds et bien protégés par la capote de roof (c'est l'autopilote qui est à la barre) nous finissons à nous habituer aux secousses et aux claques salées qui balaient le pont.

Nous avons fait le choix de commencer les quarts dès le début de la navigation - comme nous n'avons pas encore l'habitude de navigations aussi longues (en tout cas Guénola), cela permettra de maximiser les périodes de dodo ou du moins de repos (c'est tout un art de s'endormir en restant alerte aux signaux suspects qui pourraient signaler un danger. A la fois lâcher prise, s'installer le plus confortablement possible pour dormir mais en même temps pouvoir redevenir opérationnel n'importe quand et le plus rapidement possible. Si Valère maitrise cet art (sa botte secrète: il est capable de s'endormir en quelques secondes dans n'importe quelles conditions!), Guénola peine à s'endormir à terre et c'est encore pire en mer. Nuits et journées blanches de sommeil s'enchainent jusqu'aux deux dernières heures de navigation où elle finit par tomber dans les bras de Morphée. Les joies du mal de mer jusqu'alors inconnues (sa botte secrète: elle a l'estomac bien accroché et peut même lire dans le clapot à l'intérieur du bateau, à l'avant) lui sont alors révélées. La mer est encore plus impressionnante quand on est penché au-dessus du bastingage, les yeux rivés sur les masses sombres et écumantes qui se rapprochent de manière impromptue, et qui ont déjà avalé tant de marins...

Après une navigation hauturière sans côte et avec très peu de bateaux en vue, Peterhead se révèle mardi au petit matin. La mer est encore plus courte et le pilote n'arrive plus à barrer. On est bien contents de toucher la terre ferme et de pouvoir dormir sans remous et sans arrière pensée.

Après une journée passée essentiellement à se reposer, nous pouvons goûter aux paysages écossais: des falaises de granite rose où nichent des milliers d'oiseaux, du lichen vert-gris et vert-orange, une herbe presque fluo toujours moelleuse, souvent spongieuse, des galeries où se faufilent les lapins, des jonquilles à foison, des ajonc jaune-or, une multitude de piscines naturelles d'un côté, la mer de l'autre, de gros galets de granite tout ronds, des vaches des highlands chevelues et des châteaux sans toiture (parce que comme ça on paie pas de taxe - mais le château devient ruine).

Le phare proche dePeterhead


Haie d'honneur de highland cows

 

les vaches des Highlands voient au moins aussi bien que Guénola (chevelure encombrante)

Petite piscine en bord de mer. Le lichen donne aux roches une touche impressionniste

Coussins moelleux d'herbe recouvrant un dédale de galeries

Grande piscine naturelle bordée d'ajonc et de granite. Plus loin, la mer

Une des nombreuses criques encerclée de falaises

Slain Castle. Il eut un toit. Qui coutait apparemment trop cher en taxes et fût démonté.










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