Le mois de juillet s'ouvre avec l'arrivée de Philippe et Anne sur Tromso. Une belle fenêtre météo se profile et nous partons donc confiants vers le Nord, accompagnés par le ronronnement de notre moteur. Une trentaine de mille nautiques plus loin, une petite odeur de gazole dans les fonds de Mamoot nous fait couper les gaz et effectuer une vérification sur le circuit gazole (auquel nous avions touché récemment pour remplacer le filtre). Au rallumage du moteur, fumée blanche et petits claquements qui ne font pas partie de la "signature acoustique" du moteur : quelque chose ne tourne pas rond... Petit plongeon sous la coque: rien n'obture l'entrée d'eau de mer qui sert au refroidissement. Ces symptômes nous font craindre le pire pour le moteur et nous décidons de rejoindre le port le plus proche (heureusement, nous ne sommes pas encore au large!). Le vent est toujours très faible, mais la mer est belle et nous réussissons tirer quelques bords vers Vannoya, la dernière île avant le large. En approche de Kristoffervalen, plus un pet de vent. Nous essayons de mettre le moteur hors-bord de l'annexe à l'arrière de Mamoot, sur la platine de fixation de l'hydrogénérateur: l'arbre est trop court, l'hélice tourne dans l'air. Nous mettons alors l'annexe à l'eau, propulsée par son moteur hors-bord de 2,6 CV, et la mettons à couple de notre gros Mamoot de 5,5 tonnes. Et là, ça marche. Le vaillant petit moteur arrive à mener le gros Mamoot d'alu jusqu'à un ponton à quelques milles de là, à une vitesse très honorable de 3 nœuds. Après quelques moments de repos nous nous lançons à la quête du mécano. Malchance, le mécano de l'île est parti en vacances la veille pour trois semaines et il n'y a pas d'autre mécanos sur l'île. On nous conseille de nous rapprocher des pêcheurs locaux, qui pourront peut-être nous dépanner, ou de retourner à Tromso. On discute avec des locaux, on contacte Tromso pour des conseils à distance et on affine le diagnostic en faisant de petites expériences : de l'air, ou une impureté, se serait bloqué dans le circuit gazole haute pression au niveau d'un injecteur (que l'on réussit finalement à identifier). On essaie de purger, mais ce n'est pas très probant, alors on décide de remettre les voiles pour Tromso... On refait la technique de l'annexe pour sortir du port, empruntant un chenal étroit bordé de hauts-fonds et de cailloux, mais avec moins de succès qu'à l'arrivée : le hors-bord cale, et nous dérivons sur un caillou... Faisant fi des mises en garde du mécano de ne pas utiliser notre moteur inboard, nous le lançons à fonds pour se dégager (un moteur coutant un peu moins cher qu'un bateau). Et là, après quelques tours "pas ronds", on dirait que l'impureté est poussée dans un coin et ne bloque plus le circuit: on entend à nouveau le concert harmonieux de nos trois pistons et l'ensemble semble tourner tout à fait rond. Hésitation: revenir quand même à Tromso faire un check complet du moteur, ou garder le moteur en observation quelques jours puis traverser ? On part sur la deuxième solution : de toute manière, on devra attendre quelques jours pour traverser, puisqu'on vient de "rater notre fenêtre". On fait donc le tour de Vannoy et de la municipalité de Karlsoya, le temps est beau, la région est belle et nous profitons de quelques jours d'été avant la fenêtre météo suivante.
Je rattrape mon retard de lecture ! La baignade était bonne ? Quelle température ??
RépondreSupprimerc'était plutôt frais ! un plongeur de l'autre côté de l'ile nous disait que l'eau était à peu près à 9°C, brrr
Supprimer