Norvège | Bons baisers de Tromsø

juin 02, 2022

On vous embrasse depuis Tromsø, où le soleil brille plus que d'habitude. Il fait 22°C, ça sent l'été et le goudron chaud, on a des envies de glace, on soigne nos engelures et on aère en grand banquettes et duvets en oubliant le brouillard de ces dernières semaines.

Mamoot a passé le cercle polaire (avec quelques heures d'un soleil aussi rare qu'apprécié), a rejoint Bodø, puis s'est aventuré aux Lofoten, riche de deux nouvelles recrues qui ont courageusement rejoint s son équipage pour 10 jours: Dorine et Jeanne. Il a ensuite rejoint Tromsø, dernière étape continentale avant la traversée vers les Svalbard. Sur sa route:

de nombreux mouillages magnifiques,
des villages entiers qui sentent le poisson séché (dans lesquels nous avons passé tellement de temps que l'on se demande si on en porte toujours le parfum),
des montagnes abruptes et enneigées, parfois dissimulées sous une épaisse purée de poix, et qui révèlent leur splendeur par surprise, quand on ne s'y attend plus (parfois en pleine nuit, et on saute sur l'occasion pour s'y balader),
de nombreuses marches gravies pour atteindre des sommets (pratiques pour avaler rapidement le dénivelé - on se demande comment ces "escaliers de randonnée" ont été construits, tellement chacune de leurs marche est lourde et encombrante - par des trolls géants ?)
des poissons qui nous font le plaisir de mordre à nos hameçons (de l'aiglefin et du lieu noir aux menus de ces derniers jours)
des étalages de crème solaire à 3 heures du matin, et des lunettes de soleil qui deviennent superflues juste pendant une courte durée, entre le moment où le ciel rougeoie et celui où il rosit (à peu près 30 minutes fin mai, bientôt beaucoup moins en approchant le solstice d'été et en gagnant du nord).
quelques soucis techniques qui nous permettent de garder affûtés nos esprits d'ingénieur (un peu d'eau qui arrive dans le fonds de Mamoot, un winch fatigué, des traces d'eau de mer dans le circuit d'huile de notre saildrive....),
une baignade bien fraiche pour résoudre l'un d'entre eux (plongée sous Mamoot pour découvrir ce qui obturait le circuit d'eau de refroidissement du moteur)
une découverte tardive mais très utile: où dénicher l'information des courants dans les fjords - certains atteignent 8 noeuds - c'est à dire à peu près 2 fois la vitesse de Mamoot au moteur; ça vaut donc le coup de connaître cette information (la réponse: dans "den norske los", sorte de pilote côtier de 17 volumes qui couvre toute la côte. Et en plus, on apprend des mots utiles en norvégien, comme "tidevannsstrøm")

En images, cela donne ça :

Au cercle polaire - une sculpture représentant un globe terrestre surplombe une île qui est à peu près au 66°33' N. Au-delà, il existe des jours où le soleil ne se couche pas ou ne se lève pas du tout.

Du soleil pendant quelques heures après brouillard, pluie, neige - ça donne la pêche (en regardant les photos du blog, on a l'impression qu'il fait tout le temps beau : détrompez-vous. C'est juste qu'on prend moins de photos dans le brouillard et dans le froid)

"Journée de la Constitution" à Bodo : les norvégiens paradent en costume national, et mangent glaces, saucisses, gâteaux et café à l'occasion de leur fête nationale (crédit Dorine)

Kjerringoy - petit village de pêcheurs au charme fou au Nord de Bodo. Noir de monde en été, Mamoot était le seul visiteur, quelle aubaine !

Mission plongée accomplie !

Reine - un des villages aux Lofoten qui sent bien fort le poisson (crédit Dorine)

Mamoot chez les Morues - Reine (crédit Dorine)

Soleil de Minuit sur Reinebringen (crédit Dorine)

Reinebringen - sur les marches des géants

Reine vue d'en haut

Nussfjord dans le brouillard

Le célèbre Trollfjord, alias safari des aigles de mer. Ils y seraient nourris par les humains pour qu'ils restent dans la zone quand les bateaux de touriste y vont. Raté pour nous, nous n'en avons vu aucun à cet endroit. Mais le fjord vaut quand même le détour pour ses montagnes et les falaises abruptes qui l'encadrent.