Norvège | Vous avez dit "printemps" ?

 Après 240 milles nautiques, 2,5 jours en mer (avec un vent un peu mou et pas mal de moteur) et la traversée de nuit d'un champ pétrolier en mer du Nord (c'est assez surprenant, on se croirait presque au milieu d'un village lointain aux maisons bizarres, dans un univers parallèle qui pourrait provenir du rêve dont on s'extirpe pour aller prendre son quart...), nous arrivons en Norvège, à Runde, au nord de Bergen, une île connue pour ses importantes colonies d'oiseaux qui y migrent pour s'y reproduire.

Mamoot amarré à Runde, sa première halte norvégienne

Nous découvrons la magie des fjords, ces bouts de mer bordés de chaque côté par des montagnes aux sommets parfois enneigés et retrouvons avec plaisir les arbres et leurs sous-bois moussus où abondent les myrtilles en été. Nous ne cessons d'admirer les "boat houses" rouges qui jalonnent les berges et slalomons entre les marques latérales, spéciales, etc qui indiquent les écueils à éviter. C'est fou le nombre de cailloux dangereux qu'on trouve en Norvège. La navigation ici ne ressemble pas du tout à la navigation au large que nous avons pratiquée jusqu'à présent : il faut garder une attention soutenue à la cartographie, adapter fréquemment le cap pour zig-zaguer entre les cailloux (plutôt que faire des longs bords) et souvent régler les voiles ou allumer le moteur car dans les fjords le vent épouse les reliefs et n'est pas stable du tout. Il est souvent canalisé le long des fjords et nous mettons nos voiles en ciseaux (la grand-voile d'un côté, le génois tangonné de l'autre) pour faire route directe plein vent arrière. Nous alternons entre mouillages (il y en a plein partout !) et pontons (dans l'espoir de trouver une douche chaude pas loin). Quelques jolies rencontres nous font sentir que les beaux jours ne sont plus très loins : d'autres voiliers remontent vers le Nord.

Le "doghouse" (auquel on peut ajouter des portes pour s'abriter du vent et de la pluie -elles sont souvent à poste en Norvège...)

Des arbres, des montagnes enneigées et la mer - un motif récurrent

Kristiansund

Encore Kristiansund

Toujours Kristiansund



Sur le portique - le persil végète, et l'algue kombu sèche. La balançoire attend l'embellie pour être utilisée 



Stoksund -très belle escale avec un port charmant et un sauna flottant appartenant à l'hôtel du coin

Stoksund

Stoksund - le sauna à gauche et l'hôtel Küringen à droite. L'hôtel a l'air génial, la gérante est très sympa et nous a loué le sauna pour une soirée

Aux abords de Rorvik, un "shelter", et un hamac géant

Il fait très frais. Le printemps ici a des allures d'hiver : il pleut, il neige, il grêle. De quoi savourer l'abris du "doghouse" et la chaleur de notre chauffage au gazole (et être certains que les heures de bricolage passés sur ces sujets n'ont pas été des heures perdues). Nous avançons quand même , et réussissons tant bien que mal à sécher nos affaires. Nos pieds et nos mains nous rappellent qu'il nous manque pas mal de degrés pour atteindre notre température de confort (rouges et gonflés, nos doigts ont parfois des allures de knackis - engelures ?). Nous dormons et mangeons beaucoup (énergie sans-doute cramée à nous réchauffer).

On a froid mais on est contents quand-même

(En plus, il ne pleut même pas tout le temps)


Commentaires

  1. Cool, des photos des marins ! Merci pour ces nouvelles (ainsi que les + récentes au tel !)
    Bisous.
    Véro

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